Être une femme parapentiste

To be a woman paraglider

J’aime dire que le parapente est un sport de femmes.

En effet, c’est l’un des rares sports où le physique n’a que peu d’importance alors que la précision des gestes et le mental ont un rôle majeur. Pourquoi les femmes sont elles aussi peu présentes? Les femmes peuvent elles apporter une plus-value au parapente? Je vais répondre selon mon expérience et mon sentiment personnel qui, je l’espère, apportera un peu de grain à moudre à ce débat.

C’est un sport qui exige beaucoup de temps et de sacrifice sur sa vie personnelle. Il me semble que c’est là une grande contrainte de notre société, les femmes ont plus de mal que les hommes à sacrifier du temps sur leur entourage et surtout culpabilisent ou se font culpabiliser. C’est peut être dur à croire à notre époque mais j’ai entendu de mes propres oreilles des jugements comme: «Comment peux-tu avoir une famille et faire du parapente?» «De toute façon tu arrêteras quand tu auras un enfant»… Alors oui, on arrête un moment lorsque l’on est enceinte, pour la maternité, mais ce temps est très personnel à chacune. Parfois ces sentences peuvent être extrêmes: «veux-tu laisser ta fille sans mère si tu fais un accident?» (oui c’est du vécu), ou parfois plus subtiles mais constantes. Il y a aussi le sentiment de culpabilité que l’on s’afflige à nous même.

Un autre élément qui me semble freiner les femmes est ce besoin de surprotection que l’on rencontre régulièrement sur les décollages. On ne voit pas une pilote mais une femme, que l’on veut protéger ou que l’on veut impressionner. En voyageant, j’ai souvent rencontré ce cas: en arrivant sur le déco, je demande des informations du site aux locaux et au lieu de m’expliquer comment fonctionne le site, les pièges possibles, je me retrouve avec une leçon sur comment décolle un parapente. Je sors ma voile et je n’ai pas même le temps de m’installer que 3 personnes me la déplient en faisant des noeuds et avec le risque qu’elle se gonfle inopinément. Dans ces cas là, la seule façon de faire taire le machisme installé est de prendre le premier thermique et de ne rien lâcher (et il vaut mieux que cela fonctionne). Et si tout se passe bien, «ta voile vole vraiment bien, tu es sûrement surtoilée!» Je n’ai aucun doute que d’autres femmes se reconnaîtront dans ces commentaires.

Il faudrait aussi nous-même nous culpabiliser car nous acceptons parfois de nous fier plus aux avis masculins que féminins, nous acceptons de ne pas décoller en premier ou de se réduire au rôle que la société continue de nous attribuer. Et moi la première.

Pourtant, je pense sincèrement que les femmes ont beaucoup à apporter au parapente. Non pas pour être dotée d’une vulve, mais tout simplement notre société nous a appris à nous exprimer sur notre mental et nos peurs. Pour moi, il est clair que les femmes n’ont ni plus ni moins de peurs que les hommes mais depuis toute petite, il nous est permis de l’exprimer. Et ça, c’est une force! Cela nous permet de travailler profondément sur nos blocages et aller au devant. Les hommes aussi vont plus facilement s’exprimer sur ces thèmes envers les femmes.

Nous vivons dans une société de l’image, où l’on veut impressionner, toujours plus haut, plus loin, sans peurs. Il est temps de redonner sa place à l’humilité et l’expression de ses blocages profonds pour progresser. Personnellement, le parapente m’a aidée à me construire, à reconnaître mes émotions, les accepter et les gérer.

En voyageant avec Sunnywings parapente, vous allez découvrir de nouveaux sites en Andalousie, apprendre de nouvelles conditions de vol, et beaucoup sur vous même!

I like to say that paragliding is a women’s sport.

In fact, it’s one of the few sports where the physical aspect is of little importance, while precision of movement and mental agility play a major role. Why are women so under-represented? Can women add value to paragliding? I’ll answer from personal experience and feeling, which I hope will add a little grist to this debate.

It’s a sport that demands a lot of time and sacrifice in one’s personal life. It seems to me that this is a major constraint in our society, with women finding it harder than men to sacrifice time for those around them and, above all, feeling guilty and making themselves feel guilty. It may be hard to believe in this day and age, but I’ve heard people say things like: “How can you have a family and go paragliding? “You’ll stop when you have a child anyway”… So, yes, you stop for a while when you’re pregnant, for maternity, but this time is very personal to each person. Sometimes these sentences can be extreme: “Do you want to leave your daughter without a mother if you have an accident?” (yes, this is true), or sometimes more subtle but constant. There’s also the feeling of greed that we inflict on ourselves.

Another thing that seems to hold women back is the need for over-protection that we regularly encounter on take-offs. You don’t see a pilot but a woman, whom you want to protect or impress. When I arrive at the launch site, I ask the locals for information about the site, and instead of being told how the site works and the possible pitfalls, I’m given a lesson on how to launch a paraglider. I take out my glider and don’t even have time to settle in before 3 people unfold it for me, tying knots and risking it inflating unexpectedly. In such cases, the only way to silence the installed machismo is to take the first thermal and not let go (and it better work). And if all goes well, “your glider flies really well, you’re probably overpowered!” I have no doubt that other women will recognize themselves in these comments.

We should also make ourselves feel guilty because we sometimes accept to rely more on male opinions than female, we accept not to take off first or to reduce ourselves to the role that society continues to assign us. And I’m the first.

Yet I sincerely believe that women have a lot to contribute to paragliding. Not because we have a vulva, but simply because our society has taught us to express our minds and our fears. For me, it’s clear that women have no more or less fears than men, but since childhood we’ve been allowed to express them. And that’s a strength! It allows us to work deeply on our blocks and move forward. It’s also easier for men to express themselves to women on these issues.

We live in a society of image, where we want to impress, always higher, further, without fear. It’s time to give humility back its rightful place, and to express one’s deep-seated blocks to progress. Personally, paragliding has helped me to build myself up, to recognize, accept and manage my emotions.

When you travel with Sunnywings paragliding, you’ll discover new sites in Andalusia, learn new flying conditions and a lot about yourself!

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Publicado por Claire Sunnywings

J’ai commencé à voler en 2004, à Saint hilaire du Touvet dans les alpes françaises. J’aime faire du cross, du hike and fly ou seulement découvrir de nouveaux sites. J’ai voyagé à travers le monde avec ma voile, à la rencontre des cultures et de nouveaux horizons. Aujourd’hui monitrice de parapente (técnico deportivo) et installée depuis 2019 en Andalousie, j’offre mon expérience du voyage et ma connaissance du lieu, des sites de vols et de la culture locale.

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